Fêtes Romantiques de Croissy 2023
VENDREDI 10 NOVEMBRE - 20H30
Château Chanorier, 12 grande rue - 78290 Croissy sur Seine
1831 - CHOPIN À VIENNE
Nicolas STAVY, piano
Diego COLIN, récitant
Chopin séjourna à deux reprises à Vienne, mais son deuxième séjour s'avéra crucial pour le reste de sa vie. Arrivé le 23 novembre 1830, il apprend début décembre la nouvelle de l'insurrection polonaise à Varsovie. Au terme d'une nuit de discussions, son ami Titus décide de rentrer mais dissuade Chopin de le faire. Il pensait avec raison que Frédéric pouvait faire davantage pour sa patrie en tant que compositeur et pianiste plutôt que comme soldat. Malgré cela, dans une lettre à ses parents, Chopin écrivit qu’il s’en voulait d’avoir pris une mauvaise décision (bien qu’il ne puisse pas en prévoir les conséquences politiques) et faisait part de sa volonté de rentrer à Varsovie. Son père s’en inquiéta et le persuada de renoncer à ses intentions en faisant valoir qu’il pourrait « servir sa patrie plutôt sur le terrain de l’art que la carabine à la main ». Il s'ensuit une période d'abattement et d'incertitude. Le 24 décembre, seul à minuit dans la cathédrale Saint-Etienne "...une harmonie lugubre s'éleva en moi...". Peut-être l'origine du 1er Scherzo, qui sera terminé en 1832. Autres compositions de l'année : le Nocturne en ut dièse mineur (Lento con gran espressione) ; les Mazurkas op. 6 ; des études ; Chopin travaille aux Nocturnes op. 9 et 15, aux Mazurkas op. 7, à la Grande Polonaise brillante pour piano et orchestre. Son concert à Vienne, prévu pour le 6 mars, est reporté au 4 avril, puis au 17 avril, et n'a finalement lieu que le 11 juin : il joue son Concerto en mi mineur mais les critiques sont mitigés. Le 20 juillet, il quitte Vienne en compagnie d'un ami de fraîche date, Norbert Kumelski ; Il se rendirent à Salzbourg, puis Munich et ensuite à Stuttgart. C’est à Stuttgart qu’il apprit la prise de la ville de Varsovie par l’armée russe sous le commandement du feld-maréchal Ivan Paskevitch. Cette information signifiait la chute de l’insurrection et a profondément atteint Chopin. C’est alors que l’artiste écrit ce que l’on appelle Le Journal de Stuttgart. Cela constitue son unique ouvrage littéraire décrivant une vision apocalyptique de la fin de l’espérance des Polonais pour l’indépendance.
Cette soirée littéraire et musicale retracera au travers de la musique et des textes de Chopin cette période qui le conduira à choisir l'exil.
Pour ce programme, nous sommes heureux de conjuguer deux talents exceptionnels. Tout d'abord le pianiste Nicolas Stavy qui fut lauréat du prestigieux Concours Chopin de Varsovie et dont la carrière ne se limite pas à ce compositeur même s'il a récemment collaboré au spectacle écrit et joué par Eric-Emmanuel Schmitt et consacré à Chopin. Il sera donc les doigts et le cœur de Chopin tandis que Diego Colin, jeune comédien remarqué par Robin Renucci en sera la voix.
Nicolas STAVY
piano Streicher 1847 (collection La Nouvelle Athènes)
Diego COLIN, récitant
MUSIQUES DE CHOPIN
- Ballade n°1
- Nocturne op. 9 n°1
- Étude révolutionnaire op.10 n° 12
- et une sélection de Valses, Nocturnes, Mazurkas et Polonaises qui sera précisée ultérieurement
TEXTES DE CHOPIN
- lettres à sa famille depuis Vienne
- texte écrit à Stuttgart sur la route de l'exil